Description

Les flatulences, plus communément « les pets », sont un phénomène naturel qui se produit lorsque nous avalons de l’air, buvons, mâchons et lors de la digestion. Elles comprennent deux phases l’accumulation de gaz intestinaux et leur expulsion par l’anus. Le corps possède un second mécanisme pour évacuer les gaz; l’éructation ou le rot qui est l’expulsion des gaz par la bouche.

Nous produisons en moyenne 13 à 21 pets par jour ce qui représente plusieurs litres de gaz. Si en principe le bruit ou les odeurs sont variables, ils ne sont généralement pas le signe d’un problème de santé. Les flatulences en excès peuvent être une indication d’une maladie bien qu’elles soient très souvent liées à l’alimentation1 (cf. « Aliments gazogène » plus bas).

Les flatulences sont composées de différents gaz : l’oxygène, l’azote, le dioxyde de carbone, le méthane et des gaz sulfurés. Ce sont ces derniers qui ont une odeur plus ou moins nauséabonde2.

Bien que tout le monde soit concerné par ce phénomène, il est reste très peu étudié dans le monde scientifique. C’est pourquoi, les « remèdes » ou « traitements » sont souvent issus de la médecine parallèle et peu documentés scientifiquement. Pourtant, prendre le temps d’analyser en amont la bonne santé et le bon fonctionnement du système digestif, préviendrait de nombreuses maladies. 

Les causes

Certaines causes sont en lien avec notre mode de vie comme le fait de manger ou de boire trop vite, de ne pas suffisamment mâcher les aliments et de parler en mangeant. Fumer ou mâcher des chewing-gums sont également en cause1,7. Sans oublier que le stress a un rôle très important dans la régulation de la digestion4.

Il y a également des causes externes comme le changement de pression atmosphérique, lors de voyages en avion, de randonnées en montagne ou encore la prise de médicaments1,2.

Certaines maladies ou troubles digestifs peuvent être en cause, si c’est le cas il faut chercher à traiter ces derniers en premier lieu et non les flatulences qui en sont la conséquence. Voici certaines affections pouvant provoquer des flatulences :

  • Syndrome de l’intestin irritable ;
  • Aérophagie ;
  • Constipation et/ou occlusion intestinale ;
  • Dysbiose (déséquilibre du microbiote) et/ou candidose (présence de candida albicans en trop grande quantité). La santé ou l’équilibre du microbiote joue un rôle primordial pour la santé en générale, mais également pour éviter les troubles digestifs, telles que les flatulences ;
  • MICI (Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin, comme la maladie coeliaque, la maladie de Crohn, la recto colite, etc.) ;
  • Cancer colo-rectal.

Aliments gazogènes

Certains aliments sont reconnus pour augmenter la production de gaz, car ils sont dits fermentescibles, c’est-à-dire qu’ils fermentent une fois arrivées dans l’estomac7, voici une liste non exhaustive :

  • Les légumineuses (pois chiche, lentille, fève, haricot, etc.) : elles contiennent des substances difficiles à digérer. Si elles ne sont pas absorbées par l’intestin grêle (aussi appelé petit intestin), elles sont digérées par les bactéries du côlon (aussi appelé gros intestin). Cependant, lorsque les bactéries digèrent ces composés, elles libèrent des gaz qui se retrouvent dans le côlon. Lorsque ce dernier est trop rempli, il doit alors se vider ce qui provoque des flatulences. Si le gaz n’est pas évacué, il peut provoquer des gènes voir des douleurs5,6,7.
  • Les solanacées (pomme de terre, poivron, aubergine, tomate, piment, physalis, etc.) : cette famille de plantes contient des glycoalcaloïdes qui sont des substances toxiques naturellement présentes dans la famille de plantes des solanacées. Une intoxication aux glycoalcaloïdes est rare, il faut cependant éviter de consommer des pommes de terre vertes (pas mûres) car elles en contiennent en plus grande quantité9. Ces substances affecteraient le système nerveux et augmenteraient la formation des gaz5.
  • Les crucifères (chou, chou-fleur, brocoli, cresson, navet, etc.) : cette famille de légumes contient du soufre qui contribue à la production de gaz malodorants5,7.
  • Les alliacés (oignon, ail, échalote, ciboulette et poireau) : tout comme les crucifères, ils sont très riches en composés soufrés. Les personnes atteintes du syndrome du côlon irritable seraient notamment plus sensibles à cette famille d’aliments. La cuisson permet de diminuer la quantité de soufre9.
  • Le lactose (sucre du lait) : ce sucre peut provoquer des ballonnements et des flatulences en fermentant. Les personnes intolérantes au lactose sont les principales concernées7.
  • Les céréales : elles sont riches en glucides et peuvent donc fermenter. De plus, le gluten (protéines) contenu dans certaines céréales (seigle, avoine, blé et orge) peut également être à l’origine d’autres troubles digestifs (syndrome du côlon irritable, hypersensibilité, allergie, etc.) qui peuvent provoquer des ballonnements et des flatulences.

Cette liste dépendra notamment de la tolérance de chacun pour chaque aliment. En effet, des denrées apparemment « inoffensives » mais difficiles à digérer pourront également augmenter les gènes : ballonnements, gaz, etc. De manière générale, ce sont plutôt les protéines et les sucres qui seraient les causes d’inconforts digestifs1, le régime FODMAP est dès lors souvent mentionné comme solution (plus d’information sur ce régime).

Les conséquences

Il n’y a en général pas de conséquences graves. Pourtant les flatulences peuvent avoir un impact social important. La santé psychique peut alors être atteinte, peur de rencontrer des personnes, perte de confiance en soi, isolement, etc. De plus, la retenue des gaz peut également engendrer des ballonnements ainsi qu’une dilatation du côlon et donc une constipation2,3.

Bien que les conséquences ne soient, en générales, pas graves sur le plan de la santé physique, elles peuvent être précurseurs ou associées à d’autres pathologies. En effet, il n’est pas normal d’avoir des douleurs, ballonnements, gaz, etc. après chaque repas ! Cela peut être le signe d’une mauvaise digestion ou d’intolérance alimentaires, il est donc important d’analyser plus en détails ce que l’on mange pour voir ce qui ne nous convient pas.

Malgré une vigilance alimentaire, si les troubles digestifs (ballonnements, flatulences, etc.) persistent, ils peuvent être le signe d’une affection pathologique. En cas de doute, consultez votre médecin.

Astuces et traitements

La mastication fait partie intégrante de la digestion dite mécanique. Non seulement notre salive sécrétée par les glandes salivaires durant cette phase contiennent de l’amylase (une substance permettant de digérer les sucres), mais la réduction de la nourriture en une bouilli avec le moins de gros morceaux possible facilite et réduit le temps de la digestion. En effet, mastiquer plus longuement les aliments permet de mieux les digérer lors des différentes phases de la digestion chimique (estomac, foie, pancréas et intestin) pour en absorber un maximum de nutriments lors du passage dans l’intestin grèle3.

La diminution de la consommation d’aliments gazogènes est une autre solution pour éviter les inconforts. Ils peuvent être consommés en plus petite quantité3.

La préparation des légumineuses pour diminuer leur fermentation:

  • faire tremper les légumineuses, la veille, dans un saladier avec de l’eau froide. L’eau peut être changée dès qu’elle devient trouble ;
  • ajouter une cuillère à soupe de bicarbonate avant de mettre les légumineuses ;
  • cuire en 2 fois, arrivé à ébullition, retirer du feu en laissant de côté une dizaine de minutes avant de finir la cuisson. Pour aller plus loin, l’eau peut être changée entre les deux cuissons en laissant de côté 30 minutes à 1 heure ;
  • ajouter des épices (voir ci-dessous).

Les épices et aromates peuvent être ajoutées aux plats. Non seulement elles apporteront du goût, mais elles ont en plus des propriétés carminatives, c’est-à-dire qu’elles dissipent et atténuent la formation des gaz. Le cumin, la cardamome et le gingembre sont excellents. Le persil, la menthe, le thym, le romarin, la coriandre, l’origan, etc. possèdent également des propriétés carminatives5,7. De la même façon le fenouil sous toutes ses formes (graines, tisanes et légumes) aura un effet carminatif7.

Les tisanes (camomille, menthe poivrée, thym, romarin, graine de fenouil, anis vert ou mélisse) peuvent également être consommées pour réduire les flatulences et ballonnements en expulsant les gaz issus de la fermentation dans l’estomac7.

Certains compléments alimentaires comme le charbon actif ou charbon végétal permettent d’absorber les gaz2,7. Il existe notamment d’autres compléments alimentaires contenant des enzymes qui aident à décomposer les sucres et facilitent leur digestion1.

Finalement, l’activité physique et le renforcement des muscles abdominaux, peut également diminuer les ballonnements et les flatulences1.

Références

  1. Marion Spée (passeportsante.net), Flatulences : tout savoir sur l’aérophagie et les gaz intestinaux, 2017, https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Symptomes/Fiche.aspx?doc=flatulences-gaz-intestinaux-symptome
  2. Ysabelle Silly, Dr Caroline Pombourcq, 2012, Flatulences, https://www.santemagazine.fr/sante/fiche-maladie/flatulences-177305
  3. SanteScience.fr, Flatulence, https://www.santescience.fr/symptomes/flatulence/
  4. Extenso, Le stress a-t-il une influence sur votre assiette?, 2019, https://extenso.org/article/le-stress-a-t-il-une-influence-sur-votre-assiette/
  5. Jonathan Léger Raymond, Éliminer gaz et ballonnements, 2011, http://www.mangersantebio.org/3885/eliminer-gaz-et-ballonnements
  6. Alissa Brissat, Comment empêcher les légumineuses de nous faire péter ?, 2017, https://www.cuisineaz.com/articles/comment-empecher-les-legumineuses-de-nous-faire-peter-1541.aspx
  7. passeportsante.net, Les meilleurs et les pires aliments contre les ballonnements, https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=meilleurs-et-pires-aliments-ballonnements
  8. Badowski P, Urbanek-Karłowska B, Solanine and chaconine: occurrence, properties, methods for determination, 1999, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10474295
  9. Bérangère Barataud, Ail, oignon, échalotte… quels bénéfices santé?, 2018, https://www.mgc-prevention.fr/les-benefices-sante-de-lail-loignon-et-lechalote/