Qu’est-ce que c’est ?

Un additif alimentaire est une substance ajoutée intentionnellement à une denrée alimentaire dans un but technologique lors de la fabrication, de la transformation, de la préparation, du traitement, du conditionnement, du transport ou de l’entreposage pour préserver ou améliorer l’innocuité, la fraîcheur, le goût, la texture ou l’aspect de l’aliment. Les additifs peuvent être naturels, issus de microorganismes, de minéraux, de végétaux, ou de synthèse, issu de la chimie. Ils entrent dans de la composition du produit fini et sont donc mentionnés dans la liste des ingrédients, soit par leur code (E suivi de 3 ou 4 chiffres, ex : E951), soit par leur nom (ex : aspartame).

Evaluation et autorisation

Pour être utilisés, les additifs doivent être évalués pour prouver leur innocuité (non nuisible pour l’homme). Cette évaluation est faite par un groupe d’experts scientifiques (JECFA) composés d’experts de la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations) et de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé).

Les additifs jugés, indépendamment de leur origine : naturelle ou synthétique, sans risque sanitaire appréciable pour le consommateur peuvent être employés. Lorsque l’innocuité d’un additif a été réalisée, l’organe intergouvernemental FAO/OMS (Commission du Codex Alimentarius) définit une appréciation « à éviter » ou « acceptable » et fixe des limites maximales d’utilisation de cet additif dans les aliments et les boissons.

Les normes du Codex sont une base internationale, chaque pays peut ensuite autoriser ou non l’exploitation de certains additifs et redéfinir la dose journalière admissible (DJA). 

Pour l’Europe, un groupe scientifique de l’EFSA (European Food Safety Authority) réévalue tous les additifs alimentaires ayant été autorisés dans l’UE avant le 20 janvier 2009; la fin de ce travail majeur est prévue pour 2020. Ces scientifiques ont également pour charge d’évaluer la toxicité potentielle et les estimations de l’exposition alimentaire humaine pour les nouveaux additifs.

En Suisse, c’est l’OSAV (Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires) qui est en charge d’autoriser ou non l’utilisation de nouveaux additifs. La liste des additifs autorisés en Suisse est disponible dans l’ordonnance du DFI sur les additifs admis dans les denrées alimentaires (OAdd – RS 817.022.31) : https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/20121974/index.html#app2ahref1

Les différentes catégories d’additifs

On regroupe les additifs par catégories selon leur fonction dont voici une liste non exhaustive :

  • garantir la qualité sanitaire des aliments (conservateurs, antioxydants) ;
  • améliorer l’aspect et le goût d’une denrée (colorants, édulcorants, exhausteurs de goût, acidifiants) ;
  • conférer une texture particulière (épaississants, gélifiants) ;
  • garantir la stabilité du produit (émulsifiants, antiagglomérants, stabilisants) ;
  • etc.

Vous trouverez toutes les catégories fonctionnelles des additifs alimentaires sur le site officiel de la FAO : http://www.fao.org/gsfaonline/reference/techfuncs.html

Voici quelques classes d’additifs :

  • colorants E100 à E180 ;
  • conservateurs E200 à E285 ;
  • antioxydants E300 à E321 ;
  • agents de textures E322 à E495 ;
  • émulsifiants, acidifiants, exhausteurs de goûts, édulcorants, arômes et fonctions diverses E500 à E1520.

Où trouve-t-on des additifs ?

Les additifs sont essentiellement présents dans les produits industriels ou transformés. Il convient donc de limiter la consommation de ces derniers. Ils ne sont pas ajoutés aux aliments bruts.

L’alimentation biologique demeure relativement bien protégée contre les additifs. Bien que dans certains cas, selon les art. 16j et 16k de l’ordonnance sur l’agriculture biologique, des additifs peuvent être autorisés pour « les denrées alimentaires destinées à une alimentation spéciale« . Comme pour les produits issus de l’agriculture conventionnelle, cela concerne les produits transformés. Vous trouverez la liste des additifs autorisés par le label « biosuisse » (bourgeon) dans le lien suivant : https://www.bio-suisse.ch/media/VundH/zusatzstoffe_f.pdf

Biologique ne veut pas forcément dire sain ; de nombreux biscuits, viennoiseries, etc. contiennent trop de sucre et d’autres ingrédients néfastes pour la santé (même si les additifs et les pesticides ne sont pas présents).

Dans tous les cas, il est important de lire les étiquettes. Les additifs sont mentionnés dans la liste des ingrédients. Ce qui n’est pas le cas pour les produits phytosanitaires (pesticides, herbicides, fongicides, etc.). Ainsi, la consommation de produits biologiques reste une meilleure alternative, car même si des résidus de pesticides peuvent se retrouver dans les produits les quantités seront plus faibles.

Les chewing-gum sont un « cocktail » d’additifs (édulcorants, agent de charge, arômes, épaississant, émulsifiant, colorant, agent d’enrobage, antioxydant, etc.)

Effet sur la santé

Il n’est pas possible de passer en revue tous les additifs, cependant, il est possible de ressortir des effets communs. Tous les additifs synthétiques ne sont physiologiquement pas adaptés pour notre organisme, c’est-à-dire que notre corps ne peut les utiliser. Ces derniers sont donc à éviter, car à petites doses répétées ils encrassent l’organisme. Cette accumulation dans les tissus empêche les cellules de fonctionner correctement. Ils peuvent favoriser les troubles digestifs, la mauvaise absorption de certains micronutriments et l’apparition de certaines maladies comme le cancer, l’obésité et les maladies auto-immunes.

Les colorants, ont des effets sur le comportement et sont potentiellement cancérigènes. Les enfants sont très exposés à ceux-là, en raison de la consommation de bonbons qui contiennent de nombreux additifs favorisant les troubles du comportement et le TDAH (trouble et déficit de l’attention avec hyperactivité). Les colorants sont très présents dans les boissons, les confiseries, les sucreries et autres aliments transformés. Mais ils peuvent également être présents dans les cosmétiques.

Voici quelques colorants à éviter : E104 (Jaune de quinoléine) : colorant potentiellement cancérigène et provoquant de l’hyperactivité chez les enfants, E124 (rouge cochenille) : colorant pouvant altérer l’ADN et potentiellement cancérigène, E131 à E133 (indigotine, bleu patenté v et bleu brillant) : colorants suspectés d’être cancérigène bien que les études à ce sujet soient insuffisantes. En revanche, ils peuvent provoquer des allergies, de l’hypersensibilité ou réaction cutanées et de l’hyperactivité chez l’enfant.

Les phosphates, très présents dans les plats préparés aux fromages, favoriseraient les maladies cardiovasculaires, rénales et les cancers.

Les émulsifiants, sont présents dans de nombreux repas préparés. Ils détériorent la perméabilité intestinale provoquant une hyperméabilité intestinale qui favorise les allergies et les maladies auto-immunes.

Les édulcorants de synthèse sont des sucres artificiels très utilisés dans les aliments et boissons allégés (light), car ils contiennent très peu voire pas de calories et ont un fort pouvoir sucrant. Pourtant, ces édulcorants augmentent la résistance à l’insuline et donc le risque de diabète de type 2. De plus, ils perturberaient le microbiote (flore intestinale) en altérant l’utilisation du glucose (sucre). Voici quelques édulcorants connus pour leur toxicité sur le microbiote : E951(aspartame), E955 (sucralose), E954 (saccharine), E961 (néotame), E969 (advantame) et E950 (acésulfame K). Les édulcorants ne sont donc pas une solution pour la perte de poids.

Certains édulcorants naturels (extrait de plantes) comme la stévia ou le xylitol (sucre de bouleau) n’auraient pas autant d’effets néfastes. Ils sont anticariogènes (ne provoquent pas de caries). La stévia ferait diminuer la tension artérielle. Le xylitol aurait un effet diarrhéique s’il est ingéré en trop grande quantité. Ils sont à consommer avec modération, car ils n’en restent pas moins des sucres! Et les études manquent encore à leur sujet.

Autres additifs très utilisés et à éviter

Voici une liste non exhaustive de quelques additifs dangereux pour la santé et à éviter :

  • E171 (dioxyde de titane) : il est énormément utilisé dans le domaine pharmaceutique (compléments alimentaires, médicaments, etc.), les produits d’hygiène (dentifrices, crèmes solaires, etc.) et dans l’alimentation (confiseries, glaces et autres produits transformés). Il s’agit d’un colorant utilisé pour blanchir et opacifier. Le problème est qu’il contient des nanoparticules qui passent la barrière intestinale et s’accumulent dans différents tissus. Les organes les plus à risque sont la rate et le foie, mais il aurait notamment des effets néfastes sur le système reproducteur et le système endocrinien. Le dioxyde de titane sera interdit dans les aliments en France dès le 1er janvier 2020. C’est un bon début, mais attention tout de même cette interdiction ne concerne pas les produits cosmétiques et les médicaments.
  • E214 à E219 (les parabènes) : très connus dans l’industrie cosmétique, notamment les déodorants, ils commencent à être éliminés. En revanche, l’industrie alimentaire continue de les utiliser dans les charcuteries, les confiseries et les biscuits par exemple. Ils favoriseraient l’apparition de cancer du sein chez la femme, car ils ont un effet négatif sur les œstrogènes (hormones sexuelles féminines).
  • E249 et E250 (nitrite de potassium et nitrite de sodium) : présents dans de nombreuses charcuteries, même biologiques. Ils permettent de conserver la charcuterie et de conférer une couleur rose au jambon. En effet, le jambon sans nitrites n’est pas rose mais gris. L’utilisation d’additifs repose également beaucoup sur les préférences et choix des consommateurs. L’argument des industrielles pour leur utilisation est sanitaire pour prévenir le développement de la bactérie Clostridium botulium qui est responsable du botulisme (maladie paralytique). Dans l’organisme, les nitrites sont transformés en nitrosamines cancérogènes et augmentent donc le risque de cancers digestifs.
  • E621 (glutamate monosodique ou glutamate de sodium) : il s’agit d’un exhausteur de goût. Il est très utilisé dans les produits industriels (plats préparés, sauces, bouillons, chips, etc.). Il peut causer une réaction d’hypersensibilité qui est appelée « syndrome du restaurant chinois », car ces types de restaurants l’utilisent abondamment dans leur repas. Les symptômes (brûlures, rougeurs, maux de têtes, nausées, douleurs thoraciques) sont visibles vingt minutes après la consommation et disparaissent au bout de deux heures environ. Comme il contient moins de sodium que le sel de table, il est souvent utilisé pour réduire la quantité de sel. Le glutamate augmente artificiellement l’envie de manger (appétence). Il est donc un des facteurs de l’augmentation du surpoids et d’obésité.
  • E951 (aspartame) : c’est un édulcorant très utilisé dans les sodas light, mais il est également présent dans de nombreux compléments alimentaires. Les boissons light contenant de l’aspartame augmentent le risque de diabète de type 2. L’aspartame favoriserait notamment les accouchements prématurés. Sans compter le « doute » sur ces effets potentiellement cancérigènes.
Découvert par un chercheur de la société Searle, l’aspartame est autorisé à être mis sur le marché, autorisation qui est suspendue l’année suivante en raison d’un possible effet cancérigène. Pourtant en 1981, un nouveau président est nommé à la tête de la FDA (Food and Drug Administration) ; cette nomination est faite par une équipe gouvernementale dont l’un des membres (Donald Rumsfeld) est le président de la société Searle. Un conflit d’intérêts plus que probable. De plus, en 1985, la société Searle a été rachetée par Mosanto.

Le sel (sodium) n’est pas considéré comme un additif et pourtant ses effets sur la santé sont également nocifs. Il favorise des maladies comme l’hypertension, l’ostéoporose et certains cancers. Le problème est que le sel est présent partout, surtout dans les produits transformés, car c’est un exhausteur de goût et un conservateur.

Comment remplacer les additifs ?

Voici quelques points clés pour éviter de retrouver des additifs dans votre assiette :

  • évitez les produits transformés – privilégiez les aliments bruts ;
  • évitez les plats préparés – privilégiez votre cuisine (vous maîtriserez tous les ingrédients) ;
  • évitez les produits issus de l’agriculture conventionnelle – privilégiez les produits biologiques ;
  • évitez les charcuteries – privilégiez des oléagineux, olives, etc. ;
  • évitez les produits avec une trop longue liste d’ingrédients (surtout si vous ne le comprenez/connaissez pas) – privilégiez les aliments bruts (le seul ingrédient est l’aliment lui-même) ;
  • évitez le sel, les bouillons ou autres exhausteurs de goûts – privilégiez les épices et herbes aromatiques ;
  • n’achetez pas de manière inconsciente – lisez les étiquettes (y compris des compléments alimentaires et produits d’hygiène).

La meilleure façon de protéger sa santé est d’éviter tous les additifs, qu’ils soient potentiellement nocifs ou non. En effet, ils n’apportent aucun bénéfice aux produits et sont souvent la preuve de la mauvaise qualité ou de la non-fraîcheur d’un produit.

Outils et références pour connaître la toxicité d’un additif

Si la FAO, l’OMS, l’EFSA ou encore l’OSAV évaluent l’innocuité des additifs, c’est au consommateur de rechercher par lui-même la toxicité de chaque additif qu’il met dans son panier. Pour vous aider à les traquer, les éviter au maximum ou du moins être conscient de leur toxicité, voici quelques « armes » :

Livres 

Le nouveau guide des additifs (Thierry Souccar Editions, mars 2017, 267 pages) : https://www.thierrysouccar.com/nutrition/livre/le-nouveau-guide-des-additifs-3749

également disponible chez Payot : https://www.payot.ch/Detail/le_nouveau_guide_des_additifs-anne_laure_denans-9782365492348

Le nouveau guide de poche des additifs (Leduc.s éditions, janvier 2019, 170 pages) : https://www.payot.ch/Detail/le_nouveau_guide_de_poche_des_additifs-chancerelle_rosalie-9791028513191?fp=1
 
Il ne s’agit que de deux exemples, mais vous en trouverez de nombreux en librairie ; il vous suffit de choisir celui qui vous semble le plus approprié pour vous.

Applications

L’application « Code E » des magazines Bon à Savoir, K-Tipp et Spendere Meglio. Cette application est payante (CHF 4 sur l’App Store et Google Play). Elle est très simple d’utilisation, claire et informe très bien sur la toxicité des additifs, ainsi qu’où ils se trouvent : https://www.bonasavoir.ch/app-codes-e

Pour iOS : https://itunes.apple.com/ch/app/codes-e/id411914326?l=fr&mt=8

Pour Androïd : https://play.google.com/store/apps/details?id=cz.zentity.android.ecodes

Vous trouverez également l’application de la FRC (Fédération Romande des Consommateurs), mais qui est moins complète (la toxicité est souvent sous-estimée) et moins facile d’utilisation. L’avantage est que cette application est gratuite. Voici le lien vers les applications de la FRC : https://www.frc.ch/apps-mobile/

Yuka, il s’agit d’une application gratuite qui a récemment débarqué en Suisse. Elle permet de scanner le code barre d’un produit (alimentaire ou cosmétique) pour décrypter sa composition et évaluer son impact sur la santé :

Pour iOS : https://itunes.apple.com/fr/app/yuka-scan-de-produits/id1092799236

Pour Androïd : https://play.google.com/store/apps/details?id=io.yuka.android

Sites web

Deux sites web non officiels, mais régulièrement mis à jour :

  1. https://www.les-additifs-alimentaires.com/liste-tous-danger.php
  2. https://www.additifs-alimentaires.net/additifs.php

Références :

Organisation Mondiale de la Santé, Additifs alimentaires, 2018,
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/food-additives

EFSA, Additifs alimentaires, http://www.efsa.europa.eu/fr/topics/topic/food-additives

Conseil fédéral, Ordonnance du DFI sur les additifs admis dans les denrées alimentaires, 2017, https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/20121974/index.html

FAO et OMS, Index des additifs alimentaires, 2018, http://www.fao.org/gsfaonline/additives/index.html?lang=fr

Lanutrition.fr, Les additifs favorisent la perméabilité intestinale et l’auto-immunité, 2018, https://www.lanutrition.fr/les-news/les-additifs-augmentent-la-permeabilite-intestinale

Lanutrition.fr, Les édulcorants artificiels perturberaient la flore intestinales et la tolérance au glucose, 2018b https://www.lanutrition.fr/les-news/les-edulcorants-artificiels-perturberaient-la-flore-intestinale-et-la-tolerance-au-glucose

Passeportsanté.net, Stévia, 2011, https://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=stevia_ps

Lanutrition.fr, 1 additif alimentaire sur 4 pose problème, 2017, https://www.lanutrition.fr/bien-dans-son-assiette/bien-manger/risques/les-additifs-alimentaires/1-additif-alimentaire-sur-4-pose-probleme

Lanutrition.fr, Tout ce que vous devez savoir sur le dioxyde de titane E171, 2019, https://www.lanutrition.fr/les-news/tout-ce-que-vous-devez-savoir-sur-le-dioxyde-de-titane-e171

Extenso, Le glutamate monosodique (GMS) présente un danger pour le consommateur, 2014, http://www.extenso.org/article/le-glutamate-monosodique-gms-presente-un-danger-pour-le-consommateur/

Julien Venesson, Dangers de l’aspartame : mythe ou réalité ?, 2018, https://www.nutriting.com/idees-recues/dangers-de-laspartame-mythe-ou-realite/?v=1ee0bf89c5d1

Fagherazzi G, Vilier A, Saes Sartorelli D, Lajous M, Balkau B, Clavel-Chapelon F, Consumption of artificially and sugar-sweetened beverages and incident type 2 diabetes in the Etude Epidemiologique aupres des femmes de la Mutuelle Generale de l’Education Nationale-European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition cohort, 2013, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23364017

Halldorsson TI, Strøm M, Petersen SB, Olsen SF, Intake of artificially sweetened soft drinks and risk of preterm delivery: a prospective cohort study in 59,334 Danish pregnant women, 2010, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20592133

Cancer Environnement, Parabènes, 2018, https://www.cancer-environnement.fr/420-Parabenes.ce.aspx

Hélène Huret (révision : Dr. Jesus Cardenas), Pas de sel pour la santé ?, 2015, http://www.doctissimo.fr/html/nutrition/mag_2003/mag0321/dossier/nu_6588_sel_sante.htm